Désencombrement des jouets: bilan après un mois et demi

Il y a un mois et demi, on a décidé de mettre la majeure partie des jouets des garçons à la cave, parce qu’on avait l’impression que ça créait beaucoup de tensions. Bilan après un mois et demi.

Dernièrement, mon mari et moi, on avait l’impression de passer notre temps à ranger et que c’était quand même toujours le bazar, et c'était aussi difficile et fatigant de faire ranger les garçons. Non pas qu'ils refusent de le faire, mais ça prenait une éternité, surtout si on essayait d'être pédagogue et de les faire ranger ou de les aider à ranger sans pour autant le faire à leur place. Et comme mon mari tient vraiment à ce que leur chambre soit rangée tous les soirs, c'était un problème quotidien. Et il n'y a pas que leur chambre… On range en permanence, mais il reste toujours quelque chose à ranger. #momofthree

Alors j'ai essayé de chercher des solutions créatives, parce que je n'avais plus envie que ça continue comme ça. Surtout que je trouvais que les garçons se disputaient beaucoup entre eux. J'avais l'impression qu'ils se chamaillaient pour tout, et plus qu'avant. C'est vrai que l'arrivée de notre coquillette a pu jouer un rôle, il a fallu lui faire une place, à la fois dans l'appartement et dans les coeurs, mais le fait est que trop de jouets est un facteur de stress pour un enfant. 

C'est peut-être contre-intuitif, mais un enfant qui a trop de jouets ne sait plus où donner de la tête, finalement, et arrive moins à se concentrer sur son jeu. C'est un peu comme la fameuse image du bureau propre et dégagé qui permet de travailler mieux que le bureau enseveli sous les paperasses, avec les tasses de café vides qui s'amoncellent et la paire de ciseaux qu'on n'arrive pas à retrouver.

Donc ça fait longtemps que j'essaie de faire attention à ce que les garçons n'aient pas trop de jouets, mais là, je me suis dit qu'il fallait passer à la vitesse supérieure. Au moins pour voir si ça changeait quelque chose.

Le concept de jeu libre m'est revenu en tête, et l'aîné a eu la chance, quand il était au Kindergarten, de faire l'expérience de l'école sans jouets (j'en parlerai bientôt plus en détail 😉). Donc il avait déjà fait l'expérience de faire sans jouets. Alors un dimanche matin, au petit déj, j'ai proposé de faire quelque chose comme ça, en m'assurant que tout le monde était d'accord. Personnellement, je pense que ça ne marche pas si tout le monde n'est pas convaincu des bienfaits ou n'a pas au moins la curiosité d'essayer.

 

Alors concrètement, comment on a fait ?

 

  • J'en ai parlé de manière très positive, avec calme et enthousiasme. Pour que ça marche, ça doit être présenté comme une chance, pas une punition (et je crois profondément que c'est le cas).

  • On n'est pas partis sur une décision définitive. On s'est dit qu'on allait essayer et faire le point, que rien n'était irréversible si on se rendait compte que ça ne marchait pas comme on voulait.

  • Je les ai encouragés à en mettre le plus possible à la cave, mais à garder ce qu'ils voulaient vraiment garder avec eux. Je ne voulais pas qu'ils se séparent de certaines choses à contrecoeur.

  • On a fait ça tous ensemble. On ne les as pas laissés se débrouiller, on en a fait un projet familial et on s'est tous impliqués dans le processus, pour que les garçons ne se sentent pas dépassés et abandonnent.

 

On a choisi une version pas trop radicale dans le sens où on a enlevé beaucoup, mais même comme ça, il restait encore selon moi pas mal de jouets, plus les livres, qu'on n'a pas triés. Et on a laissé ouvert dans le temps, dans l'idée de faire le point et d'ajuster si nécessaire.

 

Un mois et demi après, où on en est ?

 

PERSONNE ne réclame les jouets de la cave. Personne. Notre deuxième a bien fait une remarque après quelques jours, alors qu'il n'était pas content pour une raison qui n'avait rien à voir, en disant qu'ils avaient été obligés de mettre tous les jouets à la cave ou quelque chose du genre. Le grand avait répondu : 

« Ben non, rappelle-toi, on a décidé !

– Ah oui, c'est vrai ». 

🤣 Et ça s'est arrêté là.

 

Une fois ou deux, je crois qu'un jouet a été évoqué, mais les garçons en ont parlé de manière tout à fait factuelle et n'ont pas du tout exprimé le désir d'aller le rechercher. J'ai même constaté à voix haute que la chambre me paraissait plus facile à ranger, plus aérée, et les garçons ont approuvé. D'accord, c'était un peu orienté, mais s'ils n'avaient pas été d'accord, ils ne se seraient pas gênés pour me le dire !

 

Ce que j'ai constaté concrètement :

 

  • Mon fils aîné s'est remis à faire plus de piano

  • Ils me proposent spontanément plus souvent de m'aider à ranger la lessive ou à faire à manger

  • Ils prennent plus souvent un livre, qu'ils lisent ou dont ils regardent les images tout seuls, ou qu'on lit ensemble

  • Mon fils de 5 ans a d'ailleurs voulu apprendre à lire et il se débrouille déjà bien

  • Ils se disputent moins

  • Leurs jeux d'imagination se développent à la vitesse grand V. Mon deuxième a fait hier un scénario complet à partir du jeu de clés en plastique de sa soeur, qui fait ses dents en ce moment. Ils s'inventent tout un univers, parfois à deux, parfois seuls, et ils jouent avec rien ou quasiment rien, en utilisant leur imagination.

  • Ils se sont remis à faire des puzzles (on en a gardé quelques-uns en haut), ce qui ne les intéressait plus depuis un moment

  • C'est beaucoup plus rapide de ranger le soir, il n'y a plus cette sensation d'étouffement quand on rentre dans la pièce ou qu'on ouvre les placards

  • On peut à nouveau facilement passer l'aspirateur sous le lit 👍

Je pourrais continuer la liste, mais je trouve que c'est déjà concluant. 

 

Notre expérience, c'est donc bel et bien que les enfants jouent mieux quand il y en a moins, et qu'on est tous plus zen grâce à ça.

 

Il y a encore plein d'aspects que j'aimerais aborder avec toi, comme la fameuse question : pourquoi c'est si difficile de se séparer des choses, ou pourquoi on achète des choses, si en fait on est mieux sans ? Mais je ne veux pas faire un roman non plus, alors je garde ça pour une prochaine fois 😉

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